Les Villes des Musiques du Monde, festival solidaire

Pour sa 17ème édition, le festival des Villes des Musiques du Monde a encore une fois tenu parole avec une riche programmation et un engagement qui s’est concrétisé le 12 novembre 2016 avec la journée Port-refuge, consacrée aux migrants. Et c’était aussi pour Arrivés-en-France la première présentation publique.

Le 93, comme port d’attache

 

L’édition 2016 du festival des Villes des Musiques du Monde, intitulée « portuaires », portait comme sous-titre : ports, passages, passeurs. Une thématique bien adaptée au fondement du festival, puisque son port d’attache est depuis sa création le 93, la Seine-Saint-Denis, un département où se croisent individus et communautés du monde entier.

Les organisateurs du festival se définissent eux-mêmes comme des passeurs, passeurs de musique, de danse, mais aussi de culture et d’idées. Pour André Falcucci, président de l’association Villes des Musiques du Monde, « Dans un monde où la mondialisation c'est aussi la « déportation » (…) la fermeture des voies portuaires, des routes, des abris, où sont jetées sur les routes et à l'eau des populations entières, il devient urgent de reconstruire des ports, des centres de connaissance et de reconnaissance, des havres de fraternité... »

 

Port-refuge, une halte de paix

 

Après sa naissance à Aubervilliers il y a 16 ans, le festival a élargi peu à peu son terrain de jeu, couvrant aujourd’hui non seulement 18 villes du 93 mais aussi le nord de la capitale.  On a pu écouter des musiciens venus des ports du monde entier, et la veille de sa clôture, le festival a voulu marquer son engagement à l’occasion de la Semaine de Solidarité Internationale, avec la journée Port-refuge, qui se tenait aux Laboratoires d’Aubervilliers.

L’objectif : faire témoigner les solidarités qui environnent le festival, mettre en valeur des associations comme SOS-Méditerranée ou EMMAUS SOLIDARITE, réfléchir ensemble aux moyens d’influer sur les politiques qui prolongent le calvaire des migrants et continuer à construire ensemble accueil et solidarité.

 

L’art de la réflexion

 

Autour des tables rondes qui tentaient de définir notamment la « communauté culturelle », nous avons pu voir le documentaire d’Anne Poiret, « Bienvenue au réfugistan », écouter les « Sea Reines », une création collective des Compagnies Halem Théâtre et MaeDesRosiers, et voir sur scène « Winter Guests », une pièce de théâtre mise en scène par Aurélie Ruby, avec une équipe de réfugiés syriens, un théâtre qui donne la parole à ceux à qui on la retire.

Le festival a démontré, si l’on en doutait encore, que l’art, sous toutes ses formes, est vecteur  de savoir, de compréhension et d’empathie. On peut y représenter les sentiments sans sentimentalisme et c’est un moyen efficace de faire entendre la réalité sociale et politique, voire de faire évoluer les mentalités.

Notre projet, Arrivés-en-France, s’est donc senti « en famille » dans ce Port-refuge.

L’art est donc un médium qui pourrait changer le monde ? On aimerait le croire.

 

Article écrit par Agnès Rougier

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